Il semble que Habib Jemli a réussi à convaincre le Courant démocratique, Echaâb et Tahya Tounès, outre Ennahdha, de participer à son prochain gouvernement. L’annonce des membres de la future équipe ministérielle est imminente et ne dépassera pas le 25 décembre. Une certitude : Habib Jemli a décidé de confier 10 départements ministériels à des personnalités indépendantes
Habib Jemli, chef de gouvernement désigné, est-il parvenu, finalement, à dénicher les partis qui composeront sa future équipe ministérielle ?
C’est la question que le paysage politique se posait, hier, à la suite de la déclaration livrée vendredi aux médias par le chef du gouvernement à l’issue d’une réunion avec les représentants d’Ennahdha, du Courant démocratique, du parti Echaâb et de Tahya Tounès.
Il a précisé, en effet, que «la coalition au pouvoir commence à se dessiner». Et sans préciser le contenu des accords sur lesquels il a été convenu, le chef du gouvernement a laissé entendre sans le déclarer publiquement, que le Courant démocratique et Echaâb participeront au prochain gouvernement, dans la mesure où leurs revendications auraient été satisfaites.
Reste qu’après avoir convenu sur le programme et le pacte politique du gouvernement, et après avoir réussi à se dégager du blocage qui menaçait jusqu’à vendredi 20 décembre la formation du gouvernement, les partis formant la future coalition devaient se réunir, hier, samedi 21 décembre, pour régler les derniers détails relatifs principalement à la répartition des portefeuilles ministériels, à la détermination du nombre et de l’identité des personnalités indépendantes qui feront partie de l’équipe ministérielle tant attendue et aussi aux ministères qui leur seront confiés, sans oublier les correctifs ou les changements que certaines parties désirent introduire à la structure du gouvernement dans son ensemble, plus particulièrement aux ministères de la Justice et de la Réforme administrative dont la direction serait accordée au Courant démocratique, comme ne cessent de l’annoncer plusieurs sources.
Dix ministres indépendants
Hier, samedi, les concertations ont repris à Dar Dhiafa, et ce sont Noureddine Arbaoui, négociateur au nom d’Ennahdha, et Mustapha Ben Ahmed, député et vice-président de Tahya Tounès, qui ont été, le matin, reçus par Habib Jemli, chef du gouvernement, dans l’attente de l’ultime rencontre du quatuor sus-indiqué qui devait se réunir dans l’après-midi de la même journée pour peut-être arrêter la liste définitive des ministres du prochain gouvernement.
Et comme prévu, les déclarations faites aux médias par Arbaoui et Ben Ahmed n’ont pas dérogé à la tradition, celle des généralités que tout le monde connaît et du rappel des conditions des uns et des autres parmi les partis négociateurs ou de la réaffirmation de certaines indiscrétions déjà distillées par Habib Jemli lui-même, à l’instar de la décision de confier une dizaine de postes ministériels à des personnalités indépendantes, alors que le reste des ministères sera réparti entre les partis formant la future coalition gouvernementale.
Et pour revenir aux déclarations de Mustapha Ben Ahmed et Noureddine Araboui, on se rend compte que les positions des uns et des autres ont fini par trouver un point de rencontre dans le sens qu’on est d’avis sur l’urgence de «former un gouvernement portant une vision orientée sur le développement et les réformes et qui réponde aux attentes des citoyens tunisiens, en termes d’intégrité, de compétence et de capacité d’exécution».
Demeure la question de savoir si Habib Jemli réussira à dévoiler — comme l’a laissé entendre son chargé de la communication Kaïs Argoubi vendredi — la composition de son gouvernement aujourd’hui, dimanche 22 décembre ou au plus tard avant le 25 du même mois, soit dans un délai de dix jours que s’est donné le chef de gouvernement désigné quand il a demandé au président de la République que lui soit accordé le délai du deuxième mois constitutionnel pour former son gouvernement.
